Le magasin Surcouf a marqué des générations de passionnés d’informatique en France. Créé dans les années 90, il proposait un concept novateur qui a transformé la distribution des produits high-tech. Pourtant, malgré un succès fulgurant, l’enseigne n’a pas résisté aux évolutions du marché. Pourquoi cette référence du secteur a-t-elle disparu ? Retour sur une ascension fulgurante et une chute brutale.
Année | Événement |
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1992 | Création de Surcouf à Paris. |
1995 | Déménagement dans un magasin plus grand avenue Daumesnil. |
1998 | Introduction en bourse. |
2000 | Rachat par PPR (Pinault-Printemps-Redoute). |
2001 | Lancement du site e-commerce. |
2002-2005 | Expansion avec plusieurs nouveaux magasins. |
2004 | Début des difficultés financières. |
2009 | Rachat par Hugues Mulliez pour 1€ symbolique. |
2011 | Fermeture de magasins et recapitalisation. |
2012 | Cessation de paiement en février, liquidation judiciaire en octobre. |
Facteurs d’échec |
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Concurrence des sites e-commerce. |
Changements fréquents de direction. |
Perte de l’esprit original. |
Image de prix élevés. |
Impacts de la fermeture |
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380 employés licenciés. |
Disparition d’un acteur majeur de la distribution informatique. |
Fermeture du magasin emblématique avenue Daumesnil. |
Conséquences économiques pour les commerces voisins. |
Questions sur la revalorisation du site. |
Surcouf magasin : naissance d’une révolution informatique
Fondé en 1992 par Olivier Dewavrin et Hervé Collin, Surcouf magasin voit le jour à Paris. Son concept repose sur une « foire permanente de l’informatique », un modèle qui casse les codes traditionnels de la distribution high-tech.
Un premier magasin à Paris et une expansion rapide
Le premier point de vente s’établit avenue Philippe-Auguste, dans le 11ᵉ arrondissement parisien. Face à une demande exponentielle, l’enseigne déménage rapidement en 1995 avenue Daumesnil (Paris 12ᵉ), investissant un espace de 8 000 m². Cet emplacement devient une véritable référence pour les amateurs d’informatique.
Avec des vendeurs passionnés, des rayons remplis de produits dernier cri et des prix attractifs, Surcouf attire une clientèle variée : particuliers, étudiants, professionnels et entreprises.
L’introduction en bourse et le rachat par PPR
En 1998, l’entreprise fait son entrée en bourse, témoignant ainsi de son ascension fulgurante. Deux ans plus tard, en 2000, le groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute) rachète Surcouf et l’intègre comme filiale de la Fnac.
Grâce à cette acquisition, l’enseigne entend asseoir son développement, notamment avec le lancement du site e-commerce en 2001 et l’ouverture de nouveaux magasins entre 2002 et 2005 à Strasbourg, Thiais, Bordeaux et Paris Haussmann.
Pourquoi Surcouf magasin a-t-il disparu ?
Si l’entreprise semblait solidement ancrée dans le marché, plusieurs facteurs ont peu à peu fragilisé l’enseigne.
Une concurrence féroce du e-commerce
Durant les années 2000, l’explosion du commerce en ligne redéfinit les habitudes des consommateurs. Des géants comme Amazon et Cdiscount imposent une guerre des prix sans merci. Les boutiques physiques de Surcouf peinent à rivaliser avec ces nouveaux acteurs du numérique.
Une gestion et une stratégie instables
À partir de 2004, l’enseigne connaît des difficultés financières malgré une hausse du chiffre d’affaires. Les pertes cumulées atteignent 44 millions d’euros entre 2004 et 2007.
En 2009, Surcouf est revendu pour 1€ symbolique à Hugues Mulliez. Malgré des tentatives de redressement, l’enseigne ne parvient pas à retrouver son attractivité d’origine.

Une image ternie et des prix jugés élevés
Alors que l’enseigne était autrefois reconnue pour ses prix compétitifs, elle finit par souffrir d’une perception inverse. Les consommateurs jugent que les tarifs sont trop élevés par rapport aux acteurs du e-commerce.
La liquidation de Surcouf et ses conséquences
En février 2012, l’enseigne cesse ses paiements et est placée en redressement judiciaire. Faute de repreneur viable, la liquidation judiciaire est prononcée en octobre 2012. L’ensemble des magasins ferme définitivement, entraînant le licenciement de 380 employés.
Un impact majeur sur le secteur
- Perte d’emplois : 379 salariés se retrouvent sans emploi du jour au lendemain.
- Un quartier touché : L’avenue Daumesnil perd ainsi un acteur phare, modifiant le dynamisme commercial du secteur Montgallet-Charenton.
- Disparition d’une référence : Pour les amateurs d’informatique, la fermeture marque la fin d’une époque.
- Questions sur l’avenir : L’espace laissé vacant interroge quant à l’avenir du site et du quartier.
- Problèmes de garantie : Les clients ayant acheté des produits peu avant la fermeture rencontrent des difficultés pour faire valoir leurs garanties.
« C’est une vraie perte pour l’univers des passionnés d’informatique. On trouvait chez Surcouf des conseils et un choix de produits qu’aucun autre magasin ne proposait. » – Un ancien client régulier.
Un emblème de l’informatique disparu
Aujourd’hui, Surcouf magasin appartient à l’histoire du commerce high-tech français. Son concept visionnaire a bouleversé le marché, mais l’évolution des modes de consommation a eu raison de lui. Une page s’est tournée, laissant place à d’autres modèles, mais pour beaucoup, l’expérience unique de ses rayons reste inégalée.